Picasso-Mania était la grande exposition de l’année au Grand Palais !
Mais quelle aubaine !
Nous avons choisi de nous y rendre, avec en amont, la découverte des œuvres, et une balade au Musée Picasso ! Suivez le guide!
Quelle chance pour les enfants de pouvoir découvrir, au Grand Palais, les œuvres de Picasso et de voir de quelle façon elles ont influencées les grands maîtres de l’art contemporain, David Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et pour le bonheur des enfants, Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et Jeff Koons, leurs grands amis depuis l’année dernière !
Rebondir sur l’œuvre d’un artiste, s’en détourner, y revenir puis créer à sa façon, tel Picasso avec les Ménines de Velázquez ! C’est un cercle vertueux que les enfants connaissent bien pour y jouer en permanence ! Nous nous réjouissions de les imaginer, enchantés par la découverte des œuvres de Picasso et tous ces artistes contemporains, avec l’envie incompressible de créer à leur tour, de toute urgence !
Plus encore nous avions hâte que les enfants, sans préjugés, découvrent en quoi Picasso est probablement l’artiste le plus important du 20ème siècle : « L’énergie et la curiosité de cet homme en font un prodigieux inventeur de formes, et par ses créations, tableaux, dessins, sculptures, céramiques, il a accru la beauté du monde ».
Cependant après une première visite au Grand Palais, il nous est apparu comme une évidence que pour comprendre l’exposition Picasso-Mania, donc l’apprécier, il fallait, en amont, à tout un chacun, une connaissance approfondie de l’œuvre et des codes de Picasso !
Nous nous sommes donc plongés avec les enfants, dès le mois de novembre, dans une multitude de livres et catalogues sur Picasso et avons programmé, en amont de Picasso-Mania, une grande visite au Musée Picasso pour la fin janvier :
Connaître les grandes lignes de la vie de Picasso en commençant par son enfance, savourer les anecdotes de ses « coups de foudre » pour ses amoureuses, s’engouffrer dans les petites histoires pimentées, s’entourer des œuvres magistrales, ont été de délicieux et solides chemins pour captiver les enfants. Picasso est devenu leur compagnon de route, sa grande personnalité les a enchantés, la multiplicité de ses styles les a passionnés. Ils ont adoré l’entendre dire « A huit ans, j’étais Raphaël. Il m’a fallu toute une vie pour peindre comme un enfant », ou citer son père, peintre et professeur de dessin, stupéfait par le talent de son Pablo : « tiens mon fils, prends mon matériel de dessin et de peinture, je ne peindrai plus jamais ».
Les enfants ont découvert avec joie le premier mot prononcé par leur mentor, piz, piz (crayon). En voilà un bon signe !
Ils ont ri en apprenant qu’il fallait trainer Picasso à l’école – il la supportait, uniquement, si on le laissait venir avec une des colombes de son père et qu’on le laisse dessiner inlassablement !
Ils ont été estomaqué d’apprendre que Pablo était mauvais en lecture, écriture, en maths. et qu’il se sentait mal à l’école !
-Tiens, tiens ! Un garçon au potentiel si remarquable aurait-il eu besoin d’une école alternative ?!
Ils ont été choqués par le peu d’intérêt et les critiques acerbes de ses compagnons, Braque compris, pour les Demoiselles d’Avignon !
-Quelle petite ouverture d’esprit !
Ils ont été estomaqués par la force de Guernica !
-On s’insurge contre la guerre !
Ils ont été amoureux de la sculpture du chat, de la guenon et de la chèvre Esméralda !!
Chacun d’eux avait sa préférence pour une des amoureuses de Picasso, qui, pour Olga dans son fauteuil ou dans le cri, qui, pour la rêveuse Marie Thérèse, ou encore pour Dora Maar sans oublier Françoise ou Jacqueline au grand cou! Et bien sûr toutes les œuvres représentants les quatre enfants étaient plébiscités, avec une petite préférence pour Maya et Paulo !….
Quel bonheur de voir les enfants réagir avec empathie, se mettre dans la peau de Picasso, se réjouir avec lui de sa vie d’adulte indépendant, s’identifier à lui. Ils sont devenus « accros », très demandeurs de détails, voulant tout savoir de leur nouvel ami !
Tous les matins, nous avons ouvert les livres, les enfants commentaient les œuvres et nous racontions l’histoire inouïe du fabuleux génie !!!
Certes, avec bonheur, les enfants sont devenus des spécialistes des différents périodes de Picasso : la Bleue, la Rose, celle des Demoiselles d’Avignon, le Cubisme, celles de ses muses, Fernande, Eva, Olga, Marie Thérèse, Dora Maar, Françoise et Jacqueline, celle de Guernica et des Ménines, sans oublier les saltimbanques, les arlequins, les acrobates, les gens du cirque, les danseuses, les baigneuses, les animaux, les collages…!
Mais plus encore, ce qui a nourri les enfants et les a fait le plus grandir, – et ils n’ont cessé d’en parler – c’est de voir la liberté sans limite de penser, de créer, d’inventer, sans fin, de Picasso. Sans se laisser influencer par ses détracteurs !
Le plus beau cadeau que Picasso a donné aux enfants est son message : ne pas accepter d’être dans un moule, ne pas accepter d’être formaté par un enseignement académique, se sentir légitime dans sa propre création.
Et décider de, soi-même, tracer son chemin !
Picasso est un leader et un pionnier qui a libéré l’art et donc la liberté ! Les enfants ont compris que cette liberté passait par eux et qu’ils pouvaient en toute légitimité la démultiplier !
Fin janvier, les enfants avaient hâtes de se rendre au Musée Picasso !
Vendredi 29 janvier, nous étions chanceux, le soleil était au rendez-vous ! Paris était si beau et, le traverser en car, un enchantement ! Nous avions rendez-vous à 10h 30 !
Quel bonheur pour eux de découvrir Picasso dans ce magnifique Hôtel Salé, un des plus beaux Hôtels particuliers baroques du Marais, dans le 3° arrondissement de paris ! Le plus grand, le plus extraordinaire, pour ne pas dire extravagant des grands Hôtels parisiens du XVIIème siècle ! Les enfants ont aimé connaître l’origine de son nom, Hôtel Salé: Pierre Aubert, son constructeur, percevait, au nom du roi, l’impôt sur le sel contre une somme forfaitaire ; cette charge donnera son nom d’usage à l’hôtel surnommé rapidement « l’Hôtel Salé ».
Les enfants ont arpenté de fond en comble ce magnifique château parisien. Ils ont adoré particulièrement le grand escalier qui est le chef d’œuvre de la maison et vient d’être entièrement restauré. En effet, multipliant les effets de perspective, les vues plongeantes, l’escalier est une véritable salle de spectacle: aigles tenant la foudre, génies aux guirlandes, pilastres corinthiens, divinités diverses font tourbillonner le regard ! Les enfants ne savaient où donner de la tête ! Nous avons pris là des photos des enfants prenant possession des lieux !
Mais revenons à Picasso, les enfants ont adoré retrouver les œuvres de toutes les périodes qu’ils connaissaient si bien ! Les voir en vrai, a changé la perception qu’ils en avaient et les a rendues vivantes !
Les moments favoris ont été la visite de la pièce d’Olga, les sculptures de la chèvre et de la guenon, l’acrobate bleu, Marie Thérèse, Jacqueline, la sculpture du chat, le tableau du chat et l’oiseau…
Les enfants étaient chez eux ! Et profitaient du bonheur d’être là en fins connaisseurs !