« La Minute de Léo » – Nous recevons Paul Watson !! – 5 juin 2025

En ce jeudi matin de juin, toute l’école est fébrile, nous recevons un grand homme : Paul Watson, le défenseur des baleines !!

Nous lui avions écrit avec des dessins des ptits loups lorsqu’il était détenu au Groenland et il nous avait répondu (ainsi qu’à de nombreuses écoles, il dit avoir privilégié les courriers des enfants). Nous étions déjà aux anges, qu’il puisse ainsi recevoir notre soutien et partager avec nous son amour pour les océans. A l’époque, nous l’avions invité à venir à l’école et rencontrer les enfants et il avait répondu qu’il serait ravi de nous rendre visite s’il était libéré. Nous l’avons pris au mot !

Nous avons continué nos échanges et contacté plusieurs personnes de Sea Shepherd France (merci à Laura, Lamia et Frank !) afin d’organiser cette rencontre. Et grâce à eux, Paul Watson a accepté l’invitation !

Toute l’école se retrousse alors les manches pour l’accueillir au mieux et les ptits loups se munissent de leurs pinceaux, feutres, ciseaux et colle pour réaliser deux magnifiques fresques (4,40 mètres x 2,60 pour la plus grande !) rendant honneur aux créatures des océans, et représentant Paul Watson et son bateau protecteur des baleines.

Les fresques seront d’ailleurs prises en photos, imprimées, dédicacées par les enfants et remises à Paul Watson le jour de sa venue.

C’est le jour J !

Véronique est en liaison directe avec le chauffeur de taxi, il nous donne des nouvelles : « beaucoup de bouchons ce matin, nous aurons 15 minutes de retard », puis, « ca y’est nous arrivons !! ». Une délégation de 3 enfants accompagne Véronique jusqu’à la grille de l’école pour accueillir Paul Watson. Nous y sommes !!

Il découvre avec enthousiasme toutes les surprises que nous lui avons préparé et s’installe devant la grande fresque, les enfants en cercle autour de lui. Le moment est solennel, nous sommes tous un peu impressionnés !

Les enfants lèvent la main pour poser leurs questions au Captain Paul Watson ! « Comment fais-tu pour protéger les baleines? », « Qu’est-ce que tu aurais aimé dire à une baleine si tu pouvais lui parler? », « Est-ce qu’il faut protéger les méduses? », « Est-ce que les poissons voient la même chose que nous? ».

Nous avons appris qu’il avait déjà vu une méduse aussi grande que notre pièce mais que les plus dangereuses étaient les toutes petites ! Qu’il y avait de plus en plus de méduses, signe d’un dérèglement grave de l’écosystème marin, et qu’elles servaient de nourriture aux tortues.

Il nous a dit que nous allions bientôt pouvoir échanger avec les baleines grâce à une application mobilisant l’IA. Le principe : enregistrer les sons des baleines sous l’eau (elles émettent jusqu’à 1200 km autour d’elles), les traduire en langage humain et leur répondre en langage baleine. La conclusion de Paul Watson : elles auront maintenant leur mot à dire, et deviendront partie prenantes de la loi, comme de réelles citoyennes. (Bien qu’il déplore l’anthropomorphisme et ses dégâts !).

Nous avons également découvert d’autres pouvoirs magiques des cétacés, et en particulier des dauphins : ils sont capables, grâce à leur sonar, de voir à l’intérieur de notre corps : ils perçoivent les battements de notre cœur, le trajet de nos veines dans notre corps, et c’est la raison pour laquelle il y a plusieurs histoires de sauvetage d’humains par les dauphins : ils sentent que l’on se noie parce que notre cœur ralentit, ils nous remontent alors à la surface !

Et des histoires comme celle-ci, Paul Watson en a des dizaines à nous partager ! Comme cette fois, où ses plongeurs et lui-même décident de s’interposer entre des baleines et une dizaine d’orques fonçant sur elles ! Il nous explique qu’une orque n’a pas la même taille lors qu’on est dans l’eau que sur son bateau ! Et qu’une fois dans l’eau, il se sentait beaucoup plus petit…! Les orques alors en train de foncer, disparaissent soudainement. Paul nous dit qu’il est beaucoup plus inquiétant de ne pas les voir en les sachant dans les parages ! Puis une orque apparait juste devant lui. Lui vient alors l’idée (plutôt idiote dira-t-il avec du recul) de s’accrocher à sa nageoire dorsale et il se retrouve emporté à 100 mètres de profondeur !!! La morale de l’histoire : apprendre à connaître le langage de ces animaux pour pouvoir interagir avec eux et mieux les connaître. L’orque n’a jamais tué un humain, au contraire si l’on se trouve en compagnie des orques c’est que l’on est en sécurité.

De même pour les requins, Paul Watson raconte avec une once d’ironie que les distributeurs de coca-cola tuent plus d’humains que les requins: 9 personnes par an sont mortes écrasées par les distributeurs après avoir cherché à prendre une canette contre 5 tuées par les requins. Ceux-ci n’attaquent pas l’homme, il confondent les surfeurs avec des phoques ou des lions de mer. Il nous expliquent qu’il faut encore une fois apprendre leur langage pour les comprendre. Si un requin tigre nagent en cercles et ferme d’un coup ses nageoires: il est temps de déguerpir !!

Il nous raconte aussi un épisode de son enfance, au Canada. A 10 ans, il passe un été entier à jouer en compagnie des castors. L’été suivant il constate avec une profonde tristesse et une immense rage que la famille a été décimée par les trappeurs (nous sommes dans les années 60). C’est sans doute le premier déclic et le début de toute une vie d’activisme: il occupera ses journées d’hiver à faire disparaître les pièges des chasseurs tout en brouillant les pistes (il suffit de marcher à l’envers dans la neige pour faire croire à une fausse piste !).

Cette première lutte résume bien le mode d’action de Paul Watson : utiliser l’humour, feinter, redoubler d’ingéniosité pour mener des actions coups de poing qui défendent sa cause. Il revendique n’avoir jamais blessé personne au cours de ses actions, et s’attaque seulement au matériel.

Il écrira sur notre fresque son crédo : « Courage, passion and imagination: all you need to change the world ! »

Paul Watson nous explique que l’un des plus grands dangers auxquels est confronté l’océan, après le réchauffement climatique, est la quantité de plastique qui y est déversé. C’est aussi là-dessus que nous pouvons agir dès tout petit en prenant de bonnes habitudes et limiter son utilisation excessive. Il est convaincu qu’en gardant son âme d’enfant et son intuition nous pouvons agir, en nous focalisant sur le présent (le passé est passé, et nous n’avons pas encore la main sur l’avenir).

Bref, nous avons vécu une rencontre et une expérience absolument passionnante et très privilégiée qui s’est soldée par ‘La Volonté du Peuple’ (dernier morceau de notre spectacle Les Misérables) entonné par les enfants autour d’un Paul Watson très ému.

 

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