Nicolas de Staël, au Musée Art Moderne de Paris, quelle magnifique exposition !
Je rêve que Nicolas de Staël devienne une très belle rencontre pour les enfants, encore un coup de cœur !
J’aime beaucoup cet artiste, depuis bien longtemps, et pour le faire aimer aux enfants, je me prépare…
je me rends bien sûr à l’exposition, plusieurs fois, pour me réimprégner de la technique et de l’émotion qui ressort des toiles de Nicolas de Staël ! Et je suis à nouveau happée par leur magie, comme lors d’une première fois ! L’empattement, les couleurs m’enchantent.
Je suis éblouie, transportée par ce que ces toiles racontent et la force qui s’en dégage !
Je compulse le catalogue et je lis, beaucoup, sur Nicolas de Staël, surtout ses lettres, très inspirantes.
Je me sens enfin prête à parler de lui et de son œuvre !
Et les après-midis, je raconte aux enfants, – de façon un peu théâtrale pour les emporter avec moi – l’histoire du petit Nicolas qui naît à Saint Pétersbourg, fuit la Révolution russe avec sa famille, perd père et mère et va être confié -ainsi que ses deux sœurs- par la meilleure amie de la maman, à une famille russe très accueillante installée en Belgique.
Quand on peut donner des détails sur la vie d’enfant d’un artiste, les petits loups se sentent complices, s’approprient les péripéties et commencent à s’attacher à mon personnage !
C’est parti !
Les enfants s’approprient ainsi la vie de Nicolas de Staël ! Avec lui ils font de grands périples en vélo à travers toute l’Espagne, le Maroc et se régalent des paysages, des villages, des monuments mais surtout de la lumière et de l’ambiance si différente de celle de Paris ou de sa Belgique ! Ils découvrent Jeannine, son amoureuse et son petit garçon Antec. Ils s’installent avec eux à Paris, à Nice, et sont follement intéressés de découvrir l’histoire d’Antec, poète-chenapan, enfermé pendant 6 mois dans le grenier par ses parents, qu’il mettait en danger pendant la guerre ! Et puis les amis, de Nicolas de Staël deviennent pour eux des compagnons : René Char et George Braque ; une nouvelle épouse à la mort de Jeannine tant aimée et des enfants qui arrivent ! Et pendant cette vie riche de rebondissements, les tableaux qui évoluent et qui séduisent les petits loups passionnés !
Des découvertes : « Le Parc des Princes », « Le concert », « les Mouettes» et des coups de cœur qui donnent aux enfants une envie irrépressible de filer au Musée d’Art Moderne de Paris pour se plonger dans l’œuvre de notre ami !
Quelle visite fantastique ! un lieu que les petits loups avaient du mal à quitter ! Une réussite !
La rétrospective rassemble une sélection d’environ 200 tableaux, dessins, gravures et carnets venus de nombreuses collections publiques et privées, en Europe et aux Etats-Unis. À côté de chefs-d’oeuvre emblématiques tels que le Parc des Princes, elle présente un ensemble important d’œuvres rarement, sinon jamais, exposées, dont une cinquantaine montrées pour la première fois dans un musée français.
Organisée de manière chronologique, l’exposition retrace les évolutions successives de l’artiste, depuis ses premiers pas figuratifs et ses toiles sombres et matiérées des années 1940, jusqu’à ses tableaux peints à la veille de sa mort prématurée en 1955. Si l’essentiel de son travail tient en une douzaine d’années, Staël ne cesse de se renouveler et d’explorer de nouvelles voies : son « inévitable besoin de tout casser quand la machine semble tourner trop rond » le conduit à produire une œuvre remarquablement riche et complexe, « sans esthétique a priori ». Insensible aux modes comme aux querelles de son temps, son travail bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration, et apparaît comme la poursuite, menée dans l’urgence, d’un art toujours plus dense et concis : « c’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux », écrivait-il. La rétrospective permet de suivre pas à pas cette quête picturale d’une rare intensité, en commençant par ses voyages de jeunesse et ses premières années parisiennes, puis en évoquant son installation dans le Vaucluse, son fameux voyage en Sicile en 1953, et enfin ses derniers mois à Antibes, dans un atelier face à la mer.
La biographie de Staël a d’emblée créé un mythe autour de son art : de son exil après la Révolution russe jusqu’à sa mort tragique à l’âge de 41 ans, la vie du peintre n’a cessé d’influer sur la compréhension de son œuvre. Sans négliger cette dimension mythique, la rétrospective entend rester au plus près des recherches graphiques et picturales de Staël, afin de montrer avant tout un peintre au travail, que ce soit face au paysage ou dans le silence de l’atelier. Enfant exilé devenu voyageur infatigable, l’artiste est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu’il se confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit posé sur une table. Variant inlassablement les outils, les techniques et les formats (du tableautin à la composition monumentale), Staël aime « mettre en chantier » plusieurs toiles en parallèle, les travaillant par superpositions et altérations successives. Le dessin joue, dans cette exploration, un rôle prépondérant dont une riche sélection d’œuvres sur papier souligne le caractère expérimental.
Pour découvrir les œuvres des enfants à la façon de Nicolas de Staël, rendez-vous à la Galerie !